La première lettre aux Thessaloniciens et la lettre aux Philippiens, deux lettres jumelles par la proximité géographique de leurs destinataires, ont surtout en commun d'aborder la question de la victoire sur la mort. Victoire évoquée dans la première lettre aux Thessaloniciens, le plus ancien écrit du Nouveau Testament, souvent lu lors des obsèques, qui montre la confiance du chrétien en un Dieu qui lui fera traverser la mort. Victoire aussi qui éclate dans l'hymne aux Philippiens, montrant comment l'abaissement volontaire du Christ, sa kénose, lui a valu d'être exalté pour toujours par le Père. La fraîcheur de la première lettre aux Thessaloniciens est de nous associer à de jeunes communautés à peine nées. Tout autre est le ton de la lettre aux Philippiens, écrite en captivité, tandis que le court billet à Philémon montre la sollicitude de Paul envers l'esclave qui l'a servi. Voilà des lettres où Paul témoigne de la profondeur de ses liens avec ses frères et avec le Christ. C'est dans le visage de ses frères aimés qu'il puise la force de convaincre. Dans un article important sur la résurrection, Isabelle Chareire reprend et explique cette conviction de fond que l'amour ne passera jamais. Ces lettres sont commentées par Hugues Cousin et le père Jean-Baptiste Edart. Comme pour le précédent numéro, « Biblia » prend - par des images superbes - le chemin des villes et des régions où Paul est passé, de la Macédoine à l'histoire prestigieuse, aux routes de la Grèce du Nord. Une occasion unique pour ceux qui partent sur « les pas de saint Paul » de le suivre, à livre ouvert, dans une région riche en sites archéologiques, en oeuvres d'art, et en paysages évocateurs. Enfin, pour illustrer le Jour du jugement évoqué dans ces lettres, Grégoire Aslanoff évoque deux représentations célèbres du jugement dernier, à Conques et à Autun. Dans « Bibl'actu », un article est consacré aux Phéniciens, un autre à l'actualité de Pilate par Jean-Pierre Lémonon et Éric-Emmanuel Schmitt.