Pourquoi cet échec ? Parce que les troubles qu'on lui attribue ne résultent pas exclusivement d'atteintes organiques cérébrales comme l'affirme la doxa. Certains relèvent directement de l'âgisme lié à la peur ancestrale de la mort : la jeunesse c'est la vie, elle est adulée; la vieillesse, c'est la mort, elle est honnie. Pour ignorer cette discrimination et son rapport avec l'évidence angoissante de leur mortalité, nombre de personnes âgées mettent leurs cognitions en berne. On évoque alors l'Alzheimer, mais pas cette aliénation, toujours présente et qui, elle, est potentiellement réversible. Il est urgent d'en tenir compte.
Cet ouvrage témoigne de la pertinence de cette approche porteuse d'espoir.
Jean Maisondieu, psychiatre honoraire des hôpitaux et essayiste a notamment publié aux éditions Bayard, L'idole et l'abject, Liberté, égalité... psychiatrie, Les alcooléens et La fabrique des exclus.