L'histoire du bouddhisme Zen reste relativement méconnue, dans la mesure où l'on s'en tient encore trop souvent à l'image d'un Zen pur, iconoclaste et anti-ritualiste. Dans la réalité, les choses sont infiniment plus compliquées, comme le montre le cas de Keizan Jôkin (1278-1325), l’un des patriarches du Zen japonais. Keizan vivait dans un univers à la fois pragmatique et magique, peuplé d'êtres fabuleux et de divinités locales, et structuré par des forces cosmiques. C’est cet univers que l'auteur s’attache à rendre, en notant sa relation à la fois symbiotique et antagoniste avec l’idéologie épurée du Zen. Son approche, relevant autant de « l’anthropologie historique » que de l’histoire des religions, contribue à remettre en question les interprétations habituelles du Zen, du bouddhisme et de la religion japonaise.