Et si Dieu avait envoyé sa fille, l'Église serait-elle différente ? Derrière ce titre plus facétieux que provocateur, l'auteure veut attirer l'attention sur la place des femmes dans l'Église. Car, au fil de son analyse vive et argumentée, on s'aperçoit qu'il suffirait que les femmes retrouvent la considération qu'elles reçoivent dans les évangiles et qui se manifeste dans les premières communautés chrétiennes. En vérité, c'est bien l'attitude novatrice du Jésus des évangiles qui provoque cette première révolution. Comme il faut un point de départ, l'auteure s'appuie d'abord sur son expérience de femme de diacre et ses responsabilités au sein du Comité National du Diaconat. Mais il s'agit moins de défendre une part féminine du diaconat que d'illustrer concrètement les interrogations de femmes qui sont, de fait, investies dans l'Église et au premier plan de la relation entre clercs et laïcs. L'auteure ne cherche pas à refaire l'histoire, c'est mieux : elle la convoque en mettant en regard la souffrance de celles qui se sentent déconsidérées dans l'organisation de l'Église et les pratiques novatrices de l'Église primitive. Son propos n'est pas de chercher les raisons de ce décalage ni de culpabiliser qui que ce soit mais d'inviter à renouer avec la tradition apostolique en profitant du grand élan synodal qui est en cours. Comment pourrions-nous être l'Église ensemble sans que les femmes y retrouvent le rôle que les premiers chrétiens leur accordaient déjà ?