Comme nous l'avions indiqué dans le pré­cédent numéro de CPE, en raison de leur ampleur, nous avons dû répartir les Confé­rences des XV e Ren­contres Natio­nales de Patris­tique de Car­cas­sonne en deux numéros de notre Revue.
Nous avons regroupé les bio­gra­phies roma­nesques dans le numéro de juin et nous envi­sa­geons désormais les bio­gra­phies monas­tiques : non seulement celles de moines célèbres, comme S. Honorat, S. Hilaire, S. Benoît, mais aussi celles de moines moins célèbres comme Malchus, ainsi que celles de femmes qui ont eu un iti­né­raire ori­ginal : Paula et Mélanie.
À la dif­fé­rence des pré­cé­dentes, ces bio­gra­phies ont pour but de delectare et de pro­desse : de plaire et d'être utiles , plus encore, elles ont pour objectif de movere, d'émouvoir (P. Lau­rence, p. 6 sq.). Leur fonction est un peu ana­logue à celle des récits de martyre. À une époque où il n'y a plus de per­sé­cution, ces Vitae, qui ont une dimension hagio­gra­phique, sont là pour rap­peler le radi­ca­lisme évan­gé­lique, pour exhorter à suivre le Christ. Elles ont pour fonction de pré­senter un modèle de vie chré­tienne, en jus­ti­fiant le mona­chisme naissant qui n'était pas encore reconnu par tous. La réfé­rence de ces bio­gra­phies est La Vie d'Antoine par Athanase, à laquelle nous avons consacré le numéro 64 de notre Revue. Compte tenu de son impor­tance et de son caractère fon­dateur, nous en citons un passage où, à la sortie de sa retraite. Antoine apparaît comme l'assumptus homo, comme un alter Christus, et nous pré­sentons aussi quelques autres figures et réa­lités de la vie monas­tique, à ses origines.
Nous vou­drions dédier ce numéro à Dom Lucien Regnault qui est l'un de ceux qui nous ont permis de connaître les Pères du désert et qui nous a quittés peu après le Col­loque de Car­cas­sonne, et à qui Mireille Labrousse consacre un In memoriam.

Marie-??Anne VANNIER