Pour les vingt ans de notre revue Connaissance des Pères de l'Église, nous avons publié, en 2002, le numéro 85, intitulé : Vingt ans d'études patristiques dans le monde, où nous avons fait le point sur le renouveau des études patristiques sur un plan mondial. Depuis lors, ce renouveau a continué. Nous le prendrons en compte en fonction des différents pays, avec les articles de Pablo Argárate et de Franz Mali. Mais, avec ce numéro, qui reprend le colloque qui s'est déroulé à Metz, à l'université de Lorraine, les 20 et 21 octobre derniers, notre perspective est également autre, nous rechercherons ce que le renouveau patristique et l'oecuménisme s'apportent respectivement, ce qui nous amènera, d'une part, à envisager le renouveau des études relatives à divers auteurs : les apocryphes avec Rémi Gounelle, Origène avec Alfons Furst, Ambroise avec Gérard Nauroy, Augustin avec Gérard Rémy, Isidore de Séville avec Jacques Elfassi. Ces articles montrent à quel point l'étude des Pères s'approfondit avec les traductions, la redécouverte de textes qu'on pensait perdus... D'autre part, nous verrons que l'oecuménisme amène à réfléchir sur la place des Pères et de la patristique, comme le montrent les P. Michel van Parys et Alexandre Siniakov. En effet, les Pères ne peuvent pas être pris « comme des carrières, fournis¬sant des textes témoins » (p. 7), mais ils amènent à réfléchir sur le statut même de la théologie. Ils nous invitent à « concevoir, à leur suite, la réception, au sens fort, ecclé¬sial du terme, de la Révélation, dans sa plénitude pentecostale pour aujourd'hui » (p. 19), comme le montre l'icône de la Pentecôte de Leonid Ouspensky, en couverture de ce numéro de CPE. Par leur expérience de Dieu, ils mettent en évidence l'actualité de la Parole de Dieu pour leur époque. Ainsi dans le dialogue oecuménique la théologie patristique ouvre-t-elle les voies de l'unité, comme cela apparaît déjà en ecclésiologie, en sacramentaire et dans la réflexion sur la notion de Tradition, comme l'explique Mgr Job de Telmessos , autant dire que les Pères sont incontournables à la fois dans le dialogue oecuménique et dans la théologie en général. Ils n'ont pas tant un intérêt archéologique qu'ils ne sont source de vie, faisant ressortir la nouveauté et l'actualité de l'Évangile.