Thomas le Cistercien était sans doute moine de Perseigne. Il rédige entre 1179 et 1189 un commentaire imposant (plus de 850 colonnes dans l'édition de Migne) du Cantique des cantiques en 12 Livres. Puisant dans les auteurs qui ont déjà commenté le Cantique, mais faisant aussi appel à son propre génie inventif, il aborde un grand nombre de thèmes spirituels qui s'enchaînent et contribuent à dessiner sous divers angles un itinéraire de conversion. Thomas se préoccupe de voir comment passer par étapes de ce monde au monde nouveau, de la vie présente au Royaume qui vient. Sa connaissance stupéfiante de l'Ecriture nous révèle une longue pratique de la lectio divina, avec le souci de lire l'Ecriture à la lumière de l'Ecriture: un passage en éclaire un autre et s'en trouve éclairé en retour. Thomas développe ses thèmes moins pour un public monastique ou une élite que pour des gens ordinaires qu'il veut encourager dans leurs progrès spirituels à la suite du Christ, Epoux de l'Eglise et de l'humanité nouvelle.