À travers les âges, le Coran, « livre sacré » s'est souvent présenté en forme polémique vis-à-vis des Juifs et des Chrétiens, ce qui a suscité un malentendu initial et des rapports interreligieux entre chrétiens et musulmans trop souvent conflictuels, quels que soient les contextes culturels. Le Concile Vatican II, sensibilisé au problème de la relation islamo-chrétienne, a favorisé le dialogue. Paul VI, lors de son voyage sur les Lieux Saints, avait perçu une occasion providentielle et significative pour entamer le dialogue oecuménique et créa en 1964 un nouveau Secrétariat dédié aux relations avec les non chrétiens pour réfléchir aux besoins spirituels de tous les hommes. Il en résulta un texte, devenu la Charte même du dialogue interculturel et interreligieux de l'Église catholique avec toutes les religions du monde. Dans notre monde actuel, la structuration moderne de l'Islam national pose problème pour le « vivre ensemble » des communautés religieuses. Mais on ne peut que se réjouir de voir certains gouvernements d'États musulmans nouer des relations diplomatiques avec le Saint-Siège. Le Coran ne cache pas sa fascination pour le personnage de Jésus, « prophète exceptionnel à l'enseignement social progressiste ». Il occupe une place incontestable dans la pensée musulmane. Et les musulmans disent croire en l'Évangile et être sensibles à ses valeurs. Les chrétiens doivent donc être un « cinquième Évangile vivant » pour s'engager au service des Droits de l'Homme en tous lieux au nom de la justice et de la paix. Ainsi, entre chrétiens et musulmans le dialogue interreligieux devient « émulation spirituelle » et communion fraternelle.