Au départ, une expérience singulière - qui débouche vite sur une question générale. Sur une côte africaine marquée par le vaudou et l'histoire de l'esclavage, l'église paroissiale est de plus en plus exposée à l'avancée de l'océan. Tout indique qu'elle sera bientôt engloutie. Et après ? Personne n'a l'air de se soucier de l'après. Or, face à l'inexorable, une solution alternative avait été conçue de longue date, et une architecture proche de l'idéal mise en oeuvre. Promesse d'heureuse survie, mais étrangement larguée aux trois-quarts. Est-il si difficile de changer, de se faire à du neuf ? On ne s'est pas assez demandé pourquoi. Qu'est-ce donc qui nous retient si fort en arrière ? D'autant que la foi chrétienne - tout juste elle - fournit tant de raisons de passer à du nouveau. De se projeter dans un avenir absolu... Surprise : voici qu'à mon dernier passage sur le chantier abandonné, les travaux avaient repris ! L'achèvement, enfin ? Une autre question émerge à présent, plus dérangeante encore. Dans la nouvelle église, fera-t-on comme avant ? Et si on profitait du déménagement pour réviser des habitudes, repenser les choses ? Ou même, pourquoi pas, faire Église autrement ?