La vie, la maladie et la mort du poète n’ont jamais cessé d’alimenter sa propre légende et continuent d’être aussi bien sujets de dispute que matériel de propagande politique pour les différents régimes. Sa pensée va être récupérée par les extrêmes : de la droite (dans le sens racial par l’extrême droite des années 1930) à la gauche (dans le sens prolétaire, social, par le pouvoir stalinien des années 1960), pour incarner le nationalisme patriotique de Ceaus, escu dans les années 1970.
Florina Ilis superpose à des éléments biographiques d’Eminescu des voyages dans le temps et déroule un ensemble de moments, y insérant des didascalies qui proposent des connexions entre époques-faits-personnages.
Audacieux et inventif, l’art narratif de Florina Ilis se déploie avec une énergie et une maîtrise extraordinaires. Les Vies parallèles devient ainsi un roman sur la société, ses légendes, ses obsessions, ses craintes et la manière dont elle arrive à aimer et à dévorer ses propres idoles.