« Je me dis "Sedeamus et calculemus" (asseyons-nous et calculons), comme disait le vieux Leibniz, c'est-à-dire : nous n'avons rien de mieux à faire, alors raisonnons donc un brin, ça passera le temps. J'attrape donc mon journal, qui répond au doux nom de Comment je suis devenue prix Nobel.
Comment je suis devenue prix Nobel, lundi 27 août 2001 [extrait]"Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée." Contresens général de la critique sur la phrase la plus profonde de R. Descartes. On infère de cela que les parts, fruits de ce "partage", sont égales. Idiotie. Un gâteau est bien partagé lorsque chacun a une part dont il est satisfait, selon son désir, et pas quand chacun a une part égale àcelle du voisin. Le bon sens est un gâteau, et les parts ne sont pas égales. Mais tout le monde est content de sa part. Le bon sens est donc la chose du monde la mieux partagée. Y réfléchir."
C'est là que tout a basculé. C'est là que commence vraiment l'histoire des sots. J'ai attrapé une bouteille de porto et je suis sortie dans le couloir. »