L'une des officines les plus célèbres de la Gestapo française est celle de la rue Lauriston, à Paris, à laquelle les noms de Lafont et Bonny sont attachés. Mais il n'existe pas d'étude exhaustive de toutes les actions conduites par ce qui fut en réalité un inextricable méli-mélo d'agents allemands et français, bien au-delà de ces noms de sinistre mémoire, et agissant dans les vingt régions françaises (KDS).
Pour accomplir ses sales besognes, la Gestapo s'appuie en effet sur des collaborateurs français. Combien sont-ils ? Qui sont-ils ? Quels sont leurs chefs ? Quelles tâches accomplissent-ils ? De quelles violences sont-ils capables ?
Les " gestapistes français " assurent le repérage et l'arrestation des résistants, des juifs et des francs-maçons avant d'accompagner les agents de la Gestapo dans les tâches d'interrogatoire presque toujours conduits de la façon la plus brutale.
Parmi ces gestapistes français, en plus des truands, trafiquants et personnages louches en tout genre, on trouve des représentants de toutes les classes sociales : avocats, professeurs, employés, ouvriers, femmes de ménage, industriels, commerçants, paysans...
La grande originalité de cet essai réside dans le traitement de ces sujets par région : Paris et la région parisienne ; la zone Nord occupée ; les deux zones spéciales (Alsace-Lorraine et Nord-Pas-de-Calais) ; la zone Sud ex-libre.
Les auteurs apportent des éléments de réflexion sur ce cauchemar français qui a concerné environ 35 000 gestapistes français appartenant à toutes les couches de la société.