Progressant sur un fil entre soleil et firmament, l'enfant funambule danse. Ses poches débordent de trésors... Des pierres de lune, des pierres de brume et d'océan, deux agates, trois boutons d'or et quinze petits cailloux blancs. Plus bas, bien plus bas, dans l'effervescence du monde d'en bas, un mystérieux lac endormi rêve au jour où l'enfant fera ricocher un caillou, puis deux, puis quatre... C'est ainsi que la poésie descend des nues et s'éveille à la vie. Le monde d'en bas a terriblement soif, soif de poèmes, soif de musique et d'espérance, soif de mots qui s'entrelacent et s'élancent, soif de liens. Et voici que l'enfant fait valser un fil, son fil, de nuage en nuage, se laissant guider par le vent du matin et la main du soleil. Il se pose sur le ponton, étale ses cailloux blancs, se saisit du premier, le lance et contemple, ébloui, l'ovale d'un poème sur le lac endormi.