Lyon, le 13 janvier 2000. La médecine vient de connaître une avancée prodigieuse : la première greffe mondiale des deux mains sur un homme.
Cet homme c'est Denis Chatelier, un gitan et ferrailleur au grand cœur qui avait perdu ses mains en 1996 en manipulant une fusée artisanale. Les prothèses qui lui sont proposées alors sont lourdes à utiliser et l'entravent au quotidien dans les gestes les plus simples. Aussi sa détermination à retrouver ses mains est totale. Lui, l'homme de foi, ancien brancardier à Lourdes, a la certitude qu'un jour Dieu lui rendra ses mains.
C'est le professeur Jean-Michel Dubernard qui va réaliser cet exploit, en pratiquant sur Denis Chatelier la première greffe de deux mains prélevées sur une personne décédée. Après dix-huit heures d'intervention menée par une équipe médicale de cinquante personnes, dont dix-huit chirurgiens, Denis Chatelier se réveille... avec les mains d'un autre.
Contrairement aux autres greffes de type cœur ou rein, les mains, on les a sous les yeux tout le temps. Il faut être armé psychiquement mais aussi physiquement pour supporter sur la durée des traitements immunosuppresseurs exceptionnellement lourds et contraignants, avec des risques vitaux non négligeables. Huit ans après, on peut considérer cette première comme un réel succès : grâce à sa rage de réussir, Denis Chatelier a retrouvé une vie normale, un travail. Il est aujourd'hui un homme heureux.
Outre son témoignage vibrant, le livre offre des interviews des principaux médecins ayant rendu possible cette prouesse scientifique : son généraliste, son neurobiologiste, son psychiatre/psychanalyste et, bien entendu, le professeur Dubernard.