Dans l'Écriture, en par­ti­culier dans le Nouveau Tes­tament, la place du Christ est cen­trale, mais il n'y a pas de chris­to­logie à pro­prement parler. En revanche, les Pères ont dû éla­borer la chris­to­logie, une réflexion tech­nique sur la nature du Christ, mettant en évi­dence sa filiation divine, l'unité de sa per­sonne..., en vue de répondre aux dif­fé­rentes hérésies, qui sont inter­venues au cours des pre­miers siècles. Sans doute les Pères n'ont-ils pas fait oeuvre de nova­teurs, mais ils ont, en quelque sorte, déployé l'enseignement de l'Écriture.
Après la magis­trale pré­sen­tation d'ensemble de la chris­to­logie patris­tique par l'un de ses spé­cia­listes : Bernard Sesboué, nous envi­sa­gerons les prin­cipaux moments où la chris­to­logie s'est déve­loppée : autour du Concile d'Ephèse, avec Jean Cassien et autour de celui de Chal­cé­doine, dont Jacques Fantino dégage l'apport. Nous abor­derons éga­lement des points moins connus : la chris­to­logie d'Eunome de Cyzique que nous pré­sente Bernard Pottier et la chris­to­logie orientale, dont Franz Mali nous donne un panorama général, ce qui est rare et fort appré­ciable. En finale, Gilbert Kongs envisage une des ques­tions essen­tielles de la chris­to­logie qui a toute son actualité aujourd'hui : celle de l'identité du Christ.
Avec ce dossier, nous remar­querons que les grandes orien­ta­tions de la chris­to­logie ont été définies à l'époque patris­tique et que nous les appro­fon­dissons aujourd'hui encore, en d'autres termes, d'où l'intérêt et l'apport de cet appro­fon­dis­sement patristique.
Même si nous avons peu étudié la chris­to­logie de Jean Chry­so­stome à l'édition duquel elle a consacré sa vie, nous ne pou­vions ter­miner ce dossier sans évoquer l'une des figures de la patris­tique fran­çaise et une amie des rédac­teurs de Connais­sance (les Pères de l'Église, que nous appré­cions beaucoup : Anne-??Marie Malingrey qui nous a quittés en décembre dernier et que Lau­rence Brottier évoque en un In memoriam.

Marie-??Anne Vannier