Christian de Chergé aimait commenter la parole de Dieu. Il la vivait comme un viatique pour la traversée du désert, pour la Pâque, pour l'Exode, pour l'Hégire. Après le témoignage pascal qu'il nous a donné avec ses frères moines de Tibhirine, enlevés et assassinés en 1996, nous avons retrouvé 262 de ses homélies : il nous y révèle la part de Lumière qui a traversé sa vie à certaines heures, comme dans cette homélie du dernier Jeudi Saint. « Il était là, à mes pieds, tout à moi. Je n'ai pu le retenir. Le voilà qui passe aux pieds du voisin et de Judas lui-même, de tous ceux-là dont on ne sait s'ils sont disciples en vérité, et qu'il m'a fallu accepter c'était le prix à payer pour rester avec Lui, et pour avoir droit, ce soir, au pain et à la coupe. Il a aimé les siens jusqu'à l'extrême, tous les siens, ils sont tous à lui, chacun comme unique, une multitude d'uniques. Dieu a tant aimé les hommes qu'Il leur a donné son Unique : et le Verbe s'est fait FRÈRE, frère d'Abel et aussi de Cain, frère d'Isaac et d'Ismaël à la fois, frère de Joseph et des onze autres qui le vendirent, frère de la plaine et frère de la montagne, frère de Pierre, de Judas et de l'un et l'autre en moi. L'Heure est venue pour Dieu d'apprendre ce qu'il en coûte d'entrer en fraternité. Fils unique, il était venu d'auprès de Dieu. Frère à l'infini des hommes, il s'en retourne auprès de Dieu, entraînant la multitude jusqu'à l'extrême de l'Unique. »
Christian de Chergé aimait commenter la parole de Dieu. Il la vivait comme un viatique pour la traversée du désert, pour la Pâque, pour l'Exode, pour l'Hégire. Après le témoignage pascal qu'il nous a donné avec ses frères moines de Tibhirine, enlevés et assassinés en 1996, nous avons retrouvé 262 de ses homélies : il nous y révèle la part de Lumière qui a traversé sa vie à certaines heures, comme dans cette homélie du dernier Jeudi Saint. « Il était là, à mes pieds, tout à moi. Je n'ai pu le retenir. Le voilà qui passe aux pieds du voisin et de Judas lui-même, de tous ceux-là dont on ne sait s'ils sont disciples en vérité, et qu'il m'a fallu accepter c'était le prix à payer pour rester avec Lui, et pour avoir droit, ce soir, au pain et à la coupe. Il a aimé les siens jusqu'à l'extrême, tous les siens, ils sont tous à lui, chacun comme unique, une multitude d'uniques. Dieu a tant aimé les hommes qu'Il leur a donné son Unique : et le Verbe s'est fait FRÈRE, frère d'Abel et aussi de Cain, frère d'Isaac et d'Ismaël à la fois, frère de Joseph et des onze autres qui le vendirent, frère de la plaine et frère de la montagne, frère de Pierre, de Judas et de l'un et l'autre en moi. L'Heure est venue pour Dieu d'apprendre ce qu'il en coûte d'entrer en fraternité. Fils unique, il était venu d'auprès de Dieu. Frère à l'infini des hommes, il s'en retourne auprès de Dieu, entraînant la multitude jusqu'à l'extrême de l'Unique. »