La chrétienté paradoxale
Après avoir exploré la contribution des intellectuels chrétiens à l'analyse des totalitarismes (fascisme, nazisme, communisme) en France, à l'aide d'une documentation souvent mal connue voire inédite, il convient de porter un dernier regard sur la « Fille aînée de l'Eglise ».
Au soir de sa vie, dans une Europe aux prises avec les totalitarismes, Pie XI reconnaissait que de France lui venaient les plus grandes consolations. Dans ce pays pourtant marqué par un laïcisme virulent, la vitalité spirituelle et sociale d'une Eglise en plein renouveau contraste avec une République en crise. Tel est le paradoxe d'une chrétienté en reconstruction, pierre d'angle d'un sursaut patriotique à l'heure des provocations hitlériennes.
Mais le catholicisme français de ces années trente est confronté à des questions cruciales : Comment doivent se définir les rapports entre l'Eglise et l'Etat dans le climat nouveau du long gouvernement Daladier ? Quel contenu spirituel faut-il donner au patriotisme face aux effets dissolvants du nationalisme et du pacifisme ? Comment peut-on encore défendre la cause d'une guerre juste après le suicide européen de 1914 et face au nouveau défi de l'Allemagne hitlérienne ? Et quelles formes de résistance contre les totalitarismes faut-il envisager ?
Avant la défaite de 1940, une réponse chrétienne à chacune de ces questions est ébauchée. Elle aidera ainsi au discernement des consciences à l'heure des choix décisifs. Une contribution magistrale pour redécouvrir le sursaut spirituel et intellectuel catholique dans la France d'avant-guerre.