Ces entretiens ont repris début 2010, mais le climat a changé : Olivier Le Gendre a frôlé la mort à cause d’une grave maladie et le cardinal s’est plongé encore davantage dans le monde des plus défavorisés. Leur ton est donc plus profond, plus spirituel. Peut-on encore avoir confiance dans le message de l’Église ? Ne s’est-il pas trop dénaturé pour avoir la capacité de revenir aux principes premiers des Évangiles et du Christ : attention aux plus démunis, humilité, charité…
Le pouvoir de l’Église ne s’est il pas sclérosé à cause d’une hiérarchie vieillotte et accrochée à ses privilèges ? Benoît XVI est-il bien entouré ou, d’une façon plus générale, l’organisation de l’Église est-elle encore adaptée au monde actuel ? Faut-il donner plus d’autonomie aux églises locales ? Y a-t-il encore de l’espérance ?…
Olivier Le Gendre doute, le cardinal est lucide : « Nous sommes dans une Église étrange, capable souvent du meilleur et nous laissant parfois surpendre par le pire.» Au cours de leur dialogue tout aussi passionné que calme, ce sont toutes les problématiques les plus profondes qu’ils exposent sans jamais fermer les yeux.