Ce sont d'abord des silences ou des cris. La jeune Modesta brûle ses neuf ans à l'éclatante torpeur sicilienne, entre une mère à moitié muette et une sœur handicapée. Il faudra du sang et du feu pour effacer toute cette boue. Recueillie dans un couvent, l'enfant qu'elle n'est plus apprendra les mots, le plaisir, la soif du pouvoir. Née avec le siècle, en 1900, elle le prend de vitesse : elle sera femme, et maîtresse femme, à la force du poignet. Dusse-t-elle en passer par un mariage arrangé et braver la malédiction du sang. Libertaire et libertine, aristocrate et socialiste, ambitieuse, poète, résistante, mère, grand-mère et amante, contradictoire parfois, affamée de bonheur toujours, Modesta traverse ainsi un demi-siècle d'histoire italienne. Poussée par un irréductible feu intérieur. Ce feu qu'elle a puisé au ciel sicilien, ce feu de joie dont elle se soûle, sa vie durant, comme un corps au soleil...