Alors que la crise contemporaine qui touche le monde occidental porte le symptôme d’une forme d’épuisement intérieur, et alors que notre rapport à l'accélération actuelle des innovations technologiques sera le grand défi politique des années à venir, il importe d’interroger, de façon à la fois approfondie et concrète, le déséquilibre créé par cette incapacité au repos, par cet oubli des stabilités les plus nécessaires à nos vies. Afin de redécouvrir ce que notre fascination pour le mouvement nous avait fait oublier : l’essentiel de nos existences se trouve peut-être bien plus dans ce qui est reçu et transmis, que dans ce qui est transformé. Il n’est pas de création spontanée qui s’épanouisse sans racines, pas de voyage vers l’ailleurs qui ne suppose un domaine familier, pas de société qui s’améliore sans chercher le bien dans ce qu’il a d’éternel. Ce qui rend possible le mouvement de toute vie, et ce qui lui donne un sens, c’est toujours ce qui demeure.
Cet ouvrage, dense et écrit de façon limpide, brasse ainsi, et aussi bien, des querelles métaphysiques fondamentales (Héraclite contre Parménide) et des activités d’apparence dérisoire (le jogging), des figures illustres (Péguy, Pascal, Rousseau…) et des politiques contemporains, etc.
Ce texte pourrait bien devenir, si le mot n’était pas discrédité, le bréviaire d’un nouveau « conservatisme éclairé »