Fait divers atroce, disent les médias. Il n’y a pas de hiérarchie dans le malheur et, pourtant, en ce matin d’août 2008, la France entière se réveille sous le choc de la mort par incendie de deux enfants, moins de quatre ans à elles deux. On ne fait pas de livre avec ça, répétons-le, sauf si peu à peu le seul moyen de continuer à vivre consiste, grâce à des lettres d’une mère destinées à ses deux merveilles, à les réincarner jour après jour, à les faire précisément revivre.
Ce livre hors norme et hors catégorie est avant tout un livre d’amour pour ces deux princesses envolées, et pour leur père aimant, présent, auquel on va s’attacher page après page afin de comprendre l’incompréhensible : comment la force de ce couple aussi pur permet de se sauver.
Nos étoiles ont filé est un livre qui évite pathos et complaisance, qui hésite parfois entre rires et larmes, qui se distingue par son aspect unique, sinon ludique, et sa très saine incorrection. Pendant son écriture, un petit garçon est né du même amour. Le texte, cela n’étonnera personne, lui est dédié. Si la littérature ne sert à rien, elle aura au moins servi à cela.