Catherine Lépront adopte, dans un long monologue intérieur, le point de vue de la servante de Judith, seul lien que sa maîtresse recluse avait gardé avec le monde : mémoire silencieuse de celle qui dut rapporter la tête coupée du général et perdit dans le même temps sa « place de témoin, et de colporteuse de paroles ».
Marc de Launay, analysant la structure du récit, s'attarde sur ses deux figures centrales et symétriques : Achior, chef de guerre quittant les rangs de l'armée d'Holopherne pour s'introduire à Béthulie, où il se convertira ; Judith, femme pieuse devenue soldate vengeresse, rejoignant le camp de ses ennemis pour éradiquer l'idolâtrie.
Laura Weigert appuie son approche iconologique sur un épisode peu connu : le 16 juin 1534, Hille Feicken sortit de Munster assiégée pour faire de son évêque un nouvel Holopherne, et mourut décapitée... Manière singulière d'éclairer la grande vogue de ce thème, qu'illustrèrent à l'époque Lucas Cranach, Hans Baldung Grien ou Artemisia Gentileschi.