On connaît bien " Mère Teresa " de Calcutta. On ne connaît pas " Mère Térèse " de Bourg en Bresse, en France. Cette couturière, Marie Thérèse Farré à l'État Civil, née à Lyon le 28 mars 1830 et morte à Bourg-en-Bresse le 21 janvier 1894 a pourtant fondé une oeuvre qui ressemble par bien des aspects à la congrégation de la célèbre religieuse des Indes. Le nom de cette oeuvre : " Congrégation des Dominicaines garde-malades ". Aujourd'hui encore une petite communauté vit et travaille à Bourg-en-Bresse. Ces soeurs dominicaines ont la particularité d'être parfaitement insérées dans le tissu des services médicaux dont elles partagent les compétences professionnelles et le travail (aide-soignantes ou infirmières D.E.). Leur particularité réside dans la gratuité de leur service et aussi -; bien évidemment -; dans toute la " philosophie " de l'homme et de la vie qui inspire leur action, dans la foi et la prière qui les animent. Outre les soins proprement dits, elles entendent assurer une présence à la personne, à tous et à chacun. Prendre le plus soin de leurs patients, et ce jusqu'au bout, est toute leur préoccupation. Discrète et marquante à la fois, Mère Térèse mérite d'être connue. On envisage l'ouverture de procédures en vue de sa béatification et cela donnera encore lieu à beaucoup de recherches. Mais d'ores et déjà Marie-Claude Vandembeusche, professeur d'histoire et amie des soeurs de Bourg, s'est attachée à retracer sa biographie. Elle le fait avec simplicité et saveur : son écriture est limpide, on lit avec plaisir le récit de quelqu'un qui sait raconter. On cherchera en vain ici du merveilleux. Ce que l'auteur de la biographie met le mieux en lumière c'est bien le miracle de la générosité au coeur du quotidien le plus banal. Chronique si l'on veut, de la vie à Bourg-en-Bresse au XIXe siècle... mais chronique d'un monde où fait irruption une puissance d'initiative inspirée par un amour authentiquement évangélique. Une belle et forte leçon sur le service d'autrui. Une histoire simple et belle surtout.