Depuis des siècles les habitants de Tallard croient que leur saint patron est un évêque venu de Grande-Arménie, au début du Ve siècle. Cette légende méritait que l’on s’y penche.
Cet ouvrage réunit les résultats de plusieurs années d’enquête, entre les Hautes-Alpes en France, l’Italie, l’Arménie, et l’Inde. Les trois parties thématiques correspondent aux trois enquêtes menées pour retrouver le fond historique de cette légende. La première enquête, est de savoir s’il est naturel, possible au moins, de trouver un Arménien, au milieu du massif alpin au début du Ve siècle. La deuxième partie est la base élémentaire de tout travail d’historien : la recherche et l’analyse des sources. La recherche n’est pas très longue, malheureusement, car les sources sont peu nombreuses. Part contre leur analyse, et surtout celle de la Vie publiée en 1837 est redoutablement ardue car ce texte est en fait le résultat de la sédimentation millénaire de la tradition orale sur le saint. De l’analyse minutieuse de cette Vie émergent quelques éléments qui peuvent prétendre remonter aux environs de l’an 400. Ceux-ci sont le sujet de la troisième enquête, qui tente de retrouver dans les sources des IVe et Ve siècles la confirmation de la vie et de l’œuvre de cet arménien évêque, missionnaire et pèlerin.


Maxime K. Yevadian, historien, travaille sur la christianisation de l’Arménie et plus généralement sur l’Arménie médiévale. Il effectue régulièrement des voyages d’étude en Arménie et dans les nombreuses régions où les Arméniens ont vécu au fil des siècles. Il a publié aux Sources d’Arménie les ouvrages suivants : Dentelles de pierre, d’étoffes, de parchemin et de métal, l’art des chrétiens de l’Arménie au Moyen Âge, la grammaire ornementale arménienne et la Christianisation de l’Arménie, Retour aux sources, en deux volumes.