Est-il architecture sacrée plus actuelle que celle de ces monastères élevés au XIIe siècle par des hommes qui fuyaient le tumulte des villes pour trouver en forêt la solitude, le silence, l'eau, la pierre, la lumière ? Engendré par l'espace naturel et surnaturel, « l'environnement » géographique et mystique du Désert, déterminé par un « cadre de vie », la règle de saint Benoît, le monastère cistercien est exemplaire de ce qu'on appelle aujourd'hui une architecture fonctionnelle. Instrument agricole et instrument liturgique, instrument de prière, l'architecture cistercienne articule, structure, dans un ordre rigoureux, autour du cloître, ses différents bâtiments en fonction de leur utilisation d'heure en heure canoniale, au rythme solaire de l'office divin. C'est ce mouvement de l'ombre et de la lumière, informant l'architecture du lever au coucher du soleil et de l'hiver à l'été, que les photographies de ce livre ont saisi, en relevant pas à pas les lieux réguliers parcourus par le moine du XIIe siècle dans sa vie quotidienne, de Matines à Complies. Mis en regard de ces photographies exceptionnellement habitées par le mystère et les formes dénudées de l'espace monastique, des texte du XIIe siècle permettent de suivre en même temps le mouvement intérieur de la méditation et de la contemplation cisterciennes, à la recherche d'une Lumière dont Bernard de Clairvaux disait qu'elle s'incarnait dans l'Ombre et dans la Pierre.... De toutes les architectures de Cîteaux, aucune n'était plus favorable à cette démonstration que celle des « trois soeurs provençales », Sénanque, Silvacane et le Thoronet. Elles sont restituées ici avec l'aide d'un procédé d'impression révolutionnaire particulièrement apte à restituer la profondeur des noirs et la densité de la lumière.
Est-il architecture sacrée plus actuelle que celle de ces monastères élevés au XIIe siècle par des hommes qui fuyaient le tumulte des villes pour trouver en forêt la solitude, le silence, l'eau, la pierre, la lumière ? Engendré par l'espace naturel et surnaturel, « l'environnement » géographique et mystique du Désert, déterminé par un « cadre de vie », la règle de saint Benoît, le monastère cistercien est exemplaire de ce qu'on appelle aujourd'hui une architecture fonctionnelle. Instrument agricole et instrument liturgique, instrument de prière, l'architecture cistercienne articule, structure, dans un ordre rigoureux, autour du cloître, ses différents bâtiments en fonction de leur utilisation d'heure en heure canoniale, au rythme solaire de l'office divin. C'est ce mouvement de l'ombre et de la lumière, informant l'architecture du lever au coucher du soleil et de l'hiver à l'été, que les photographies de ce livre ont saisi, en relevant pas à pas les lieux réguliers parcourus par le moine du XIIe siècle dans sa vie quotidienne, de Matines à Complies. Mis en regard de ces photographies exceptionnellement habitées par le mystère et les formes dénudées de l'espace monastique, des texte du XIIe siècle permettent de suivre en même temps le mouvement intérieur de la méditation et de la contemplation cisterciennes, à la recherche d'une Lumière dont Bernard de Clairvaux disait qu'elle s'incarnait dans l'Ombre et dans la Pierre.... De toutes les architectures de Cîteaux, aucune n'était plus favorable à cette démonstration que celle des « trois soeurs provençales », Sénanque, Silvacane et le Thoronet. Elles sont restituées ici avec l'aide d'un procédé d'impression révolutionnaire particulièrement apte à restituer la profondeur des noirs et la densité de la lumière.