Après Maître Eckhart et Thérèse d'Avila, ce livre est le 3e de la collection « Ainsi parlait ». Pourquoi Sénèque ? « Sénèque fascine ; Sénèque irrite, écrit Louis Gehres. Déjà Néron supportait mal ce trop sage précepteur ; et la pos-térité n'a pas fini de s'en agacer. La gloire, la richesse, le pouvoir, tout lui a été donné. Mais il se pique de ne se soucier que de sagesse. » Le destin de Sénèque ne fut pourtant pas dépourvu d'épreuves : le ban-nissement en Corse, la mort de son fils, mais surtout le suicide en 65, sur ordre de Néron. Tacite a donné des derniers instants de Sénèque un récit dont la grandeur évoque, bien sûr, la mort de Socrate. Son oeuvre acquiert là une signature de vérité qui en change la lecture. Né presque la même année que le Christ, il a été très tôt récupéré par les chrétiens, qui ont été jusqu'à lui attribuer une correspondance avec saint Paul. Thérèse d'Avila appelait Jean de la Croix, « mi Senequito »... Montaigne l'appelait familièrement « mon Seneca » et en avait fait le plus proche com-pagnon de ses méditations. Racine lit Sénèque la plume à la main. Et, bien ses siècles après, Michel Foucault découvre chez Sénèque des éléments décisifs de sa recherche sur Le Souci de soi. Sénèque, un ami pour les jours difficiles...