L'eglise peut-elle disparaître ? petite histoire de l'eglise à la lumière de la résurrection
Didier rance
À la question de Jésus, « le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? », de multiples ouvrages parus récemment répondent par la négative – tout du moins en en ce qui concerne plusieurs pays européens. Il serait toutefois erroné de penser que cette question ne s’est jamais posée avec autant d’acuité. Saint Augustin, par exemple, y fut douloureusement confronté lorsqu’il assista à l’effondrement de l’empire romain christianisé. Et si nous remontons encore plus haut, aux premières décennies du christianisme racontées par les Actes des Apôtres, nous y trouvons déjà une Église menacée de disparition. Or, parce que ces premiers temps font partie de la Parole de Dieu, leur exemplarité doit orienter toute lecture chrétienne. Ces débuts sont à la fois miroir et promesse et, surtout, tournent notre regard vers le mystère pascal du Christ comme clé et plénitude de l’histoire de l’Église. C’est dans cet esprit que ce livre se penche sur dix « morts » de l’Église suivies d’une « résurrection », dix époques de péril, de danger, de risque de disparaître durant lesquelles seuls des fous auraient parié un sesterce, une livre tournoi, un sou, un franc, un mark ou un rouble sur son avenir. Chaque chapitre concerne soit toute l’Église soit une Église locale, et des crises ou tribulations soit d’origine externe (persécution, subversion, instrumentalisation) soit d’origine interne (affadissement, hérésies, schismes), ou encore des deux. Car il s'agit de nous arracher à la tentation du désespoir en montrant que, déjà, l’Esprit a relevé maintes fois l’Église de périls mortels.