De la virginité à la résurrection, le salut chrétien n'a cessé de s'écrire sur le corps en des figures suggestives mais partielles. Corps et salut : c'est bien dans l'articulation de ces deux termes que semble résider la spécificité d'une éthique chrétienne. C'est pourquoi, du corpus des Écritures au « corps mystique » qu'est l'Église, interprète et médiatrice, cet essai tente d'en lire les linéaments dans le nouage des trois dogmes majeurs que sont la Trinité, l'Incarnation et l'Eucharistie. Leur structure paradoxale, révélée et respectée par le recours à la topologie, suggère ce qu'il en est du salut : non pas négation mais bien assomption du corps dans ses limites mêmes, sous la marque d'un Esprit qui, souvent trahi, apparaît comme la pierre de touche de l'édifice.