Lorsque je suis arrivé à l’abbaye de Hauterive, en septembre 2019, j’ignorais encore tout de ses habitants. J’étais investi d’une double mission: apporter des arguments pour convaincre la télévision suisse de consacrer un long reportage à des moines vivant proches de la nature. Mais aussi rassurer ces adeptes du silence que le petit écran ne produit pas que du bruit. Bref, construire un pont entre le monde de la communion et celui de la communication. Journaliste hyper-connectable, je ne pensais pas que l’homme confiné puisse être libre. Que l’acceptation du réel est une des clefs du bonheur. Et que l’être humain n’est peut-être jamais aussi grand que lorsqu’il se met à genoux. Le film terminé, je suis retourné à Hauterive. Les moines m’ont alors raconté leur vie en communauté et m’ont permis d’y entrer. Ce livre est un retour d’expérience de ces deux ans d’amitié avec un monastère, rassemblées dans les quatorze journées les plus marquantes de mon voyage.