C’est à l’occasion de la rédaction de son livre L’État français contre la franc-maçonnerie, l’exemple stéphanois, publié sous le pseudonyme
de J.-M. Larchet, que Roger Grataloupt découvre l’intérêt de la micro-histoire et son apport quant à la connaissance du passé. Aujourd’hui sa chronique de l’épuration dans le département de la Loire, basée sur des sources en partie totalement inédites, rassemble un faisceau d’indices qui remet en cause bien des idées reçues sur cet épisode fort controversé de notre histoire. Des anecdotes locales, pittoresques ou dramatiques accompagnent les procès de la collaboration dans le département et constituent un témoignage original et fécond de la fin du conflit qui, dans les mois qui suivirent la Libération, opposa la Résistance intérieure au gouvernement du général de Gaulle, tandis que les forces qui la composaient se déchiraient dans des luttes à couteaux tirés pour la conquête du pouvoir.
Avec ce très long travail, Roger Grataloupt, prouve le décalage entre la grande histoire, généraliste, synthétique jusqu’à ignorer superbement moults détails, et la relation des faits par un chercheur pointilleux qui vérifie avec le recul de 70 ans, les rapports entre résistance et collaboration, justice et équité, revanche et juste part des choses, expiation et pardon, mémoire et devoir de mémoire.
C’est à Saint-Étienne et dans le département de la Loire que tout se passe, entre 1944 et 1945.