Après les atrocités de l'apartheid, aboli en 1993, pas de terreur ni
d'épuration, pas non plus de tribunaux, spéciaux ou ordinaires,
pour se saisir de ces crimes contre l'humanité, mais un processus de
réconciliation nationale, d'où sort l'arc-en-ciel de la «rainbow nation».
La Commission Vérité et Réconciliation en fut l'instrument. Son
Rapport, remis par Desmond Tutu à Nelson Mandela le 29 octobre
1998, n'est pas seulement un écrit d'un genre juridique nouveau et
un document fondateur dans l'histoire de la nation sud-africaine,
c'est un texte qui acquiert une place au côté des grandes oeuvres
de philosophie politique, à l'instar de la Constitution d'Athènes
d'Aristote et du Contrat social de Rousseau.
Cette édition bilingue, établie par Philippe-Joseph Salazar, comprend
la quasi-intégralité de la «Préface» de Desmond Tutu au Rapport,
ainsi que des extraits, parmi les plus importants, de l'ensemble des
travaux de la Commission. Un Dossier, puisé dans les archives,
regroupe les textes législatifs cruciaux, un échantillon significatif de
décisions d'amnistie et de transcriptions d'auditions publiques, et
une table de statistiques, auxquels s'ajoutent une chronologie et une
bibliographie - autant d'éléments nécessaires à l'intelligibilité de ce
processus incomparable.