À l'heure où près de 800 prêtres venus d'Afrique et des îles voisines vivent parmi nous, nous aurions tort de ne pas lire attentivement l'exhortation apostolique postsynodale " Africae munus ", remise par Benoît XVI, le 19 novembre dernier, lors de son voyage au Bénin, " aux évêques, au clergé, aux personnes consacrées et aux fidèles laïcs ". Elle les supplie, au nom du Christ, de servir la réconciliation, la justice et la paix. En effet, l'Afrique et les îles voisines restent marquées par les cicatrices de l'esclavage et de la colonisation. Elles connaissent aussi les blessures des luttes ethniques fratricides et des corruptions de toutes sortes. Elles affrontent enfin de nombreuses pandémies : le paludisme, le sida et la tuberculose, pour ne citer qu'elles. Le Saint-Père note qu'elles gardent pourtant une étonnante joie de vivre. Il appelle toute l'Église de ce continent à donner le signe d'une vraie fraternité et d'une réconciliation enfin réussie. " L'unique médecin de ces blessures, c'est Jésus ", affirme le Saint-Père. Et il ajoute qu'il s'agit " de suivre sans concession les pas de Jésus-Christ, à rechercher Dieu, Amour éternel et Vérité absolue ". Toute l'exhortation apostolique s'applique alors à dessiner les axes majeurs de cette mission confiée par le Christ à l'Afrique. Une véritable feuille de route proposée aux Églises d'Afrique mais qui ne peut laisser insensibles celles des autres continents !